Projet de la place Berri
« Le projet Berri intègre en lui la volonté d'inventer un nouvel être spatial multiple, polycentrique, protéiforme et insaisissable parce qu'il repose sur une composition de l'espace et du volume tirant son essentiel d'une attitude par rapport au paysage de la ville. (...) Le projet Berri reste définitivement l'idée d'avoir conçu un paysage : une artialisation singulière (...).
Extrait de texte : Philippe Poullaouec-Gonidec (1993), La place Berri : propos sur le paysage, in Trames, Revue de l'aménagement, no. 7, p.11 et 16
« Dans la foulée du jardin du CCA, la« place paysage» Berri puise principalement dans l'ailleurs et minimalement dans le lieu. Le projet porte un regard sur l'ici, sur les réalités physiques et culturelles du paysage montréalais. L'aménagement de la place Berri aborde la confrontation entre la nature (plan vert) et le construit (surface minérale), une dialectique propre à Montréal. Les parterres ou les « cages aux feuilles » en bordure de la rue Sainte-Catherine représentent des tableaux floraux qui évoquent les saisons et sont conçus à l'échelle des jardins de rue de Montréal. En reprenant l'idée de plaine, de terrasses (géomorphologie) et de ruissellement, la « place paysage» évoque des fondements historiques des paysages de la métropole. (…).
La « place paysage» qui représente le « pendant urbain» du flanc nord-est du mont Royal est un condensé du paysage urbain montréalais et affirme que la ville est devenue paysage. Les concepteurs se résument en affirmant que la place Berri représente «les intérêts du moment, du présent, que l'hétérogénéité de la « place paysage» Berri est une démonstration du présent lu, interprété et exacerbé. La plus grande réalisation des concepteurs est d'avoir conçu un paysage: une artialisation singulière en créant une résonance qui mise sur la valeur réelle et l'affirmation du lieu montréalais, en prônant une esthétique vernaculaire qui intègre en elle-même des effets visuels pour permettre la lecture de tableaux expressifs ». 
Extrait d’un texte de Jonathan Cha (2002), La « place paysage » : le dernier temps d'aménagement de la place publique à Montréal in Le temps de l’espace public urbain : Contruction, transformation et utilisation, Yona Jébrak et Barbara Julien (dir.), Éd. MultiMondes
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