La formation d’artiste/plasticien en France a permis au montréalais Philippe Poullaouec-Gonidec de développer une approche sensible face aux questions de paysage et de territoires. L’une de ses caractéristiques de sa carrière académique à l’Université de Montréal est d’avoir concilié le domaine des arts avec celui des sciences sociales et environnementales en privilégiant le dialogue interdisciplinaire et plus largement l’inclusion des savoirs de tous horizons. L’expression paysagère et l’approche critique et inventive de l’art du paysage constituent la pierre angulaire de son champ de création artistique. Cette dernière contribue à infléchir l’appréciation esthétique et expérientielle des mouvances et mutations (dynamiques) environnementales, par des interventions et installations in situ, des expressions filmiques et picturales.
Ces dernières années, son approche picturale se situe à la croisée d’un « Art concret », d’un « Art construit » et du mouvement artistique « Hard edge ». De ces références se dégage une signature singulière, un prolongement évident de ses recherches sur le concept de paysage menées dans les années 2000. Elles suggèrent une distanciation de la réalité perçue, une « artialisation ».
Ainsi, son parti-pris artistique encourage à sa manière la réflexion sur notre capacité d’interpréter nos environnements et de les juxtaposer en fragments de territoire, de nature fragile et de corps en mouvement malgré l’apparente fixité de la composition. Chaque conception picturale est une sédimentation de couches chromatiques et de traces qui s’apparente à un palimpseste évocateur de sensibilités paysagères.
La juxtaposition, la superposition, l’opposition constituent le support expressif de ses œuvres tout comme la dynamique des lignes pures et fluides qui se joue des surfaces colorées. Ces œuvres sont sensuelles, joyeuses, lumineuses, poétiques et ouvertes aux interprétations.